Le 18 mars 2013 est paru La Chose qui donne à penser chez L’Arche Éditeur dans la collection Tête-à-Tête. Premier ouvrage de Guillaume von der Weid, La Chose est une invitation à aborder la réflexion philosophique d’une autre manière, sans pour autant renoncer à son exigence. En se passant de toute référence aux grands penseurs, l’auteur explore, dans un texte à mi-chemin entre l’essai et le récit, les grands thèmes philosophiques (la vie, le rapport aux autres, à Dieu ou à la matière, le retour, la crise, le mal, la fin du monde…) et montre comment les problèmes de la philosophie prennent forme et s’articulent dans le mouvement d’une pensée vivante.
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Nous serons bientôt morts. L’enfant le sait, l’adulte le sent, le vieillard l’endure. Et à mesure que cette certitude passe de l’idée à la chose, le monde s’amenuise. Plus nous nous rapprochons de cette solitude austère qui annonce le cercueil, plus le spectacle de la fin du spectacle nous laisse hébétés, sans autre échappatoire que de s’en détourner à l’instant. Jalouse et exclusive, la mort ne se mélange pas. C’est tout sans elle, ou elle sans rien. Il faut poursuivre nos activités en l’enfermant dehors, à l’instar du monde qui l’a cantonnée dans les cimetières. Bannie des rues, des affiches, des conversations et des pensées où le roulement des vies domine, la mort nous laisse vaquer à nos affaires comme dans un milieu naturel qui devait durer toujours. Et l’agenda des jours indéfiniment répétés nous entretient dans l’illusion que le temps est un immense buffet à volonté, avec de la vie partout et de la mort nulle part. Même l’organisation de nos obsèques est un acte de vivant pour les vivants.La Chose qui donne à penser, chapitre VI, Le revenir